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On revient dans du matos actuel avec le standard du NuMetal et autre. Juste un petit problème de potard sur ce prémpli Mesa Rectifier qui nous vient tout droit de l'excellllent Redstudio à Douai.

Je n'ai jamais vraiment apprécié la série Rectifier et ça ne change pas ici: les sons cleans sont beaucoup trop sourds, les son saturés sont assez limités et se cantonnent à un seul style (même si c'est exactement le contraire de ce qu'on peut lire parfois au sujet de cette gamme). En plus l'échelle des gains et mal faite. On peut faire saturer les étages de sortie si on pousse les masters des canaux un peu trop loin (c'est d'ailleurs indiqués sans honte dans le mode d'emploi!!).

Il faut quand même avouer que ce préamp est très bien construit et que les problèmes de ses prédécesseurs (LDR qui lâchent à cause de la chaleur des lampes par ex.) ont été rectifiés (!). La sortie Recording permet de se brancher directement sur une table: franchement, c'est pas mal du tout mais le résultat dépend de la tranche. Et puis, quand on a claqué pas loin de 1000€ dans un préamp, on a généralement un ampli de puissance et une enceinte sous la main.

En bref, un super préampli si on a développé une hypersensibilité aux médiums, ou si on ne joue QUE du métal. Si on s'appelle Lyle Workman, on s'en tire avec les honneurs (son travail sur un Dual Rectifier avec Franck Black est à écouter ou à ré-écouter). Pour le reste, il remplira sa mission mais il faudra travailler pour se trouver UN son.


La marque Sunn n'est plus connue aujourd'hui que pour son affiliation à Fender. Son utilisation est même sous-exploitée puisque la fameuse corporation californienne ne produit plus rien sous cette marque depuis plusieurs années. Les derniers amplis produits furent les modèles T (T50C et T100C) pour guitare et 2 modèles pour basse. Mis à part leur look, ils n'avaient d'ailleurs rien à voir avec leurs prédécesseurs.

Aux US, Sunn est connu pour ses amplis à lampes des 60s et 70s. Utilisés par pas mal de guitaristes à l'époque (dont Hendrix, en concert), ils ont plutôt bonne réputation. Mais l'absence de master volume, sauf pour l'avant-dernière incarnation du modèle T, nuit à leur popularité de nos jours. En Europe, on croise peu de Sunn en général et encore moins de Sunn à lampes en particulier. Les amplis à transistors de la marque sont un peu plus courants, et ceux qui ont déjà utilisé un Beta ou un Concert en garde généralement un bon souvenir.

C'est ici un Concert Lead de 1976 (modèle pour guitare) que j'ai trouvé, accompagné de son enceinte 6x10 aux mensurations pour le moins effrayantes. L'étage de sortie avait totalement cramé (mais heureusement pas la carte) et l'ampli avait besoin d'un bon check-up. Plusieurs transistors de puissance plus tard, le voici frais et dispo, prêt à refaire trembler les murs. On lit souvent sur les Sunn à transistors qu'ils sont plus puissants qu'ils ne le laissent supposer. Cela n'est pas tout à fait exact car leurs specs correspondent exactement aux limites électroniques de leur étage de sortie. Par contre, comparés à la pléthore d'ampli à transistors sous-dimenionnés sur le marché, à l'époque comme maintenant, il est certains qu'ils s'en sortent haut la main. Et les 150-200W annoncés de ce Concert Lead sont largement suffisant pour une utilisation sur les plus grandes scènes, et rendre sourd le premier rang.

On dit aussi très souvent que les Sunn à transistors sonnent très "lampes" en clean ou saturation. Ce n'est pas loin d'être vrai. Le préampli des Concert utilise des transistors J-Fet dont le comportement électronique est plus proche de celui des lampes que les transistors classiques. Et le circuit est particulièrement bien conçu pour en tirer profit. En enclenchant le circuit nommé distorsion et son contrôle, on peut obtenir des overdrives vraiment agréables. Pour plus de saturation, on peut mettre une Tube Screamer devant et ça marche vraiment trés trés bien. Le son est particulier, il ne ressemble à celui d'aucun ampli à lampes que je connaisse, mais il régit beaucoup au niveau de l'attaque et les aigus sont doux, bien que présents. Sur ce point, l'ampli est assez proche d'un Roland Jazz Chorus. Couplé au 6x10, on obtient des basses gargantuesques et un son général très moderne, creusé dans les médiums. Couplé à une enceinte basse, on peut s'en servir sans problème pour la 4 cardes (le Concert Bass de 1976 est le même ampli sans la réverbe, ni la disto). Bref, c'est l'ampli de back-up idéal. La réverbe est elle aussi excellente avec en prime un contrôle de tonalité dédié qui permet beaucoup de sons différents

Vu les sons qu'on peut tirer de cet ampli, je ne serai pas étonné qu'un groupe de métal se prenne d'affection pour les vieux Sunn à transistors... A essayer aussi: les Sunn Beta de la même époque qui sont des amplis totalement différents mais avec beaucoup d'autres possibilités.


Soldano est une marque qui évoque des amplis plutôt modernes, mais cela fait pourtant plus de vingt ans que Mike commercialise le fameux SLO. En haut ou milieu de gamme, tous ces amplis sont très bien construit, avec des composants d'une qualité toujours supérieure à la moyenne, un soucis du détail très pro, et une construction faite pour durer. On ne peut malheureusement pas en dire autant de pas mal d'autres marques qui se placent dans le même créneau de prix.

Ce modèle est un SuperLead 60 qui date du début des années 90. C'est l'un des modèles les moins répandu de chez Soldano et on lit souvent sur le web qu'ils ont tous été fabriqués au Japon. C'est une erreure car celui-ci est bel et bien "made in USA". J'imagine qu'à l'instar du préampli SP77, la fabrication à pris place dans les deux pays successivement.

Le SL60 est le grand frère du Hot Rod 50 mono-canal toujours en vente aujourd'hui. Seuls 3 composants (à part les transfos) les différencient. Il existe un schéma sur le net mais il comporte de grosses erreures: le schéma corrigé se trouve dans sur la page Infos techniques. J'en ai profité pour indiquer les différences d'avec le HR50 dont le schéma était jusque là introuvable. Comme pour son petit frère, le son est caractéristique de chez Soldano: un clean très agréable, de très beaux crunch, et un niveau de saturation maximum assez impressionant. Tout cela reste paradoxalement toujours très "propre": même avec le gain à fond, on entend toutes les notes des accords et les nuances du jeu. On lit souvent cela à propos des Soldano et ça se vérifie à chaque fois.

Malheureusement, comme pour le Hot Rod classique, le son peu manquer un peu de basse et présente des aigus très étendus qui selon les haut-parleurs peuvent devenir désagréables. Pour corriger tout ça, la solution la plus simple est d'utiliser une enceinte Soldano équipée en HPs XP12000 dont le voicing est adapté au SLO et à ses modèles dérivés. A défaut de cela, la solution la plus économique est de réaliser la fameuse modif originale de Mike Soldano, à savoir la "XL". Comme indiqué sur le schéma, il s'agit d'une résistance est d'un condensateur qui font l'efffet d'un contrôle de résonnance mis à fond. Je trouve que l'effet est un peu excessif et brouillon, et je pense qu'une résistance de 100kOhm (au lieu de 1MOhm) comble très largement tous les besoins en fréquences graves. A vous de voir. Pour retirer les très hauts aigus (dont la présence à bas volume, bien que peu agréable, est la preuve de la qualité du transformateur de sortie), il suffit de remplacer le condensateur de 47pF en travers du déphaseur par un autre de valeur plus élevée (250pF fait largement l'affaire).

Cet ampli particulièrement bien construit est une preuve supplémentaire, si il en fallait une, qu'on peut encore trouver des amplis de fabrication moderne qui non seulement sonnent terriblement bien, mais en plus sont construit pour durer. Les Soldano feront partie des amplis vintage de l'avenir.


Ce Hot Rod 50 avait un son particulièrement mauvais et une entrée Low défectueuse quand Greg de Fast Motion me l'a apporté. L'origine du problème était une modification mal conçue et mal réalisée. Un pseudo-guru comme il en fleuri tant sur le net avait essayé d'ajouter à l'ampli un deuxième canal commutable. L'ampli était devenu tellement instable qu'il avait connecté un condensateur en entrée qui avait le même effet qu'un potard de tonalité de guitare à zéro! Une très bonne recette pour un son inutilisable... Une fois remis aux specifications d'usine, l'ampli sonnait comme il le devait: énorme et précis à la fois.

Je suis curieux de savoir qui a réalisé cette modif, et encore plus de comprendre comment quelqu'un a pu payer pour qu'elle soit faite. La morale de cela est sans doute que l'on peut vraiment vendre n'importe quoi à certaines personnes...


Les tout premiers amplis construits par Hartley Peavey étaient des copies de Fender Blackface. On peut en voir quelques un au musée Peavey à Meridian, Mississipi. Et Hartley ne s'est pas arrêté là dans la copie en s'inspirant plus tard des modèles à succès de chaque époque pour en proposer une alternative moins cher.

La gamme VTX, qui arrive en 1981, succède à la gamme VT. Toutes deux sont composées d'amplis hybrides dont le préampli est à transistors et le l'ampli de puissance à lampes. A l'époque, Musicman faisait un carton avec de telles configurations et un endorsement de Clapton. Vu de l'extérieur, on a à faire à des amplis très semblables mais les circuits sont en réalité différent. Les VT et VTX ont cependant eu un gros succès et ont été construits pour durer avec de très bons composants et un layout ultra clean.

Le Classic VTX propose pas mal de sons différents avec deux canaux à l'équalisation commune, une très belle réverbe, et un phaser assez unique dont la modulation peut être figée pour des effets type filtre analogique. On a aussi droit à une boucle d'effets et deux sorties HPs en face arrière. Il sonne mieux quand on lui met un booster d'agus en entrée (un treble-booster de base ou un équaliseur graphique font l'affaire) et il dispose d'une grosse réserve de puissance que l'on peut calmer avec un mode half-power. Les HPs sont des Peavey Scorpions qui, s'ils ne sont pas très raffinés, sont très résistants et ont une projection impressionante. Bref, le Classic VTX est un ampli pour qui cherche de la puissance lampe à un bon prix, et un phaser un peu fou. Allez voir mes vidéos sur Youtube pour un aperçu de l'ampli en clean et en saturé!


Encore un autre Sunn Concert Lead. Décidemment, ces amplis ne sont pas gâtés par leurs propriétaires car celui-ci a perdu son enceinte en bois. Néanmoins, il marche parfaitement mis à part des potards naturellement peu sales après une trentaine d'année d'utilisation.

Le Concert Lead sonne toujours aussi bien en clean ou crunch avec un guitare ou une basse. Celui-ci va d'ailleurs officier dans Poncharello sans tarder puisque c'est Mr Mapoule, chargé des basses fréquences dans le groupe, qui le récupère.


Ce VHT ST50 souffrait d'aigus particulièrement perçants. La plupart des amplis de la marque possèdent un son incisif (certains diront agressif) mais une instabilité dans le préampli de celui-ci exacerbait ce trait de caractère.

Ce modèle double canal emploie des EL84 en sortie ainsi qu'une réverbe drivée elle-aussi par une EL84. Comme pour la majorité des VHT (maintenant Fryette), cet ampli possède une pléthore de switchs et de boosts, et il faut passer un peu de temps dessus pour se trouver un son. Mais il y en a de très très bons à découvrir, plutôt orientés métal que blues d'ailleurs. Le rendu est très précis, plein de punch et d'attaque, ce qui me rappelle un peu un Diezel VH4 que j'ai joué il y a quelques années.

Ce ST50 a souffert dans le passé d'un court-circuit dans une lampe de sortie qui par effet domino a fait brûler une partie de la carte de puissance. L'ampli marche heureusement toujours parfaitement, mais c'est pour moi un argument de plus en faveur de la construction point-par-point, malgré ce que Monsieur Fryette peut penser!


Récemment réapparue avec peu de succès, la marque Acoustic Control Corporation a eu son heure de gloire dans les années 70. A cette époque, des artistes comme Jaco Pastorius, Robbie Kriegger et Ray Manzarek des Doors, ou John Paul Jones sortaient des amplis Acoustic leur son unique. Ce Model 220 datant de 1980 a tout ce qu'il faut pour qu'un bassiste se taille un son sur mesure. Il possède une équalisation 3 bandes, un bright switch et un équaliseur graphique. Il peut sortir 160 Watt sous 2 Ohm, mais il vaut mieux se contenter de ses 140 Watt sous 4 Ohm qui sont ici largement suffisants, même avec un batteur sourd. Avec les corrections à 12h00, le son est très neutre et tous types de variations sont permis grâce aux contrôles de tonalité. C'est vraiment une bonne base pour tous les styles de musique.

Cet ampli avait des problèmes de baisses de niveau intermittentes et un équaliseur graphique en panne. Il faut noter que les transistors de puissance étant localisés à l'intérieur de l'ampli, sans aucun vrai système de refroidissement, ces amplis sont susceptibles de développer toute sorte de problèmes en cas d'utilisation intensive. A garder en mémoire avant de craquer pour le look et le son!


On pourrait considérer le Ampeg V4BH comme le petit frère du SVT. Il peut produire "uniquement" 100 watt mais il possède quasiment le même panneau de contrôle que le roi des ampli basse à lampes (et il est bien moins cher à retuber!). Celui-ci appartient à Max du groupe Tang. Après une nuit passée sur une voie ferrée grâce à une bande de plaisantins mals intentionnés et une réparation bâclée par un professionnel du coin, cette V4BH avait besoin d'un bon check-up.

Malgré la réputation de la production actuelle de Ampeg, ces têtes sont plutôt bien construites avec des circuits imprimés solides et bien pensés, et des transfos de taille conséquente. Les sons que l'on peut en tirer sont tout à fait comparables à ceux d'une SVT, juste un peu moins forts: les basses sont profondes et solides, les médiums peuvent être manipulés à convenance grâce au sélecteur de fréquence associé, et les aigus ne sont jamais criards. Le V4BH est une bonne tête à tout faire. Ampeg devrait probablement la proposer sous une version avec des lampes 6550 en puissance pour plus de puissance et de punch. Ca pourrait en faire un best-seller!